C’est de nouveau le printemps en Atlantide
Les oiseaux migrateurs reviennent à la maison
Se posent sur des lacs empoisonnés
Dans les trous d’eaux toxiques laissés par l’industrie
Dans les mares contaminées de l’enfer manufacturier
Ces oiseaux maintenant morts sont les canaris
Dans les mines de nos temps d’apocalypse
Les arbres exténués refusent de bourgeonner
Le désastre écologique est là
Animaux en flammes au cœur d’impitoyables incendies
Papillons monarques sans vie
Agglutinés dans les rameaux de buissons morts, comme feuilles brunes
Dauphins échoués sur les plages
Immolés sur l’autel de consumérisme Les arbres exténués refusent de fleurir
Le néant devient le chemin
Pour les humains inhalant leurs dernières bouffées d’air
Tandis que le poète kamikaze survivant, en surrégime
Mène une guerre éternelle contre lui-même
En vers sans fin, en mots privés de sens
D’indescriptibles états altérés de l’esprit et de l’âme
Révélant par épiphanie l’imprégnation du mal
Qui nécrose notre cerveau et notre empathie
Il nous faut savoir
Si la nature pourra ressusciter
Une ultime fois.
—Translated by Patrick Lepetit
(from In the Blink of a Third Eye, La Page Blanche 56)